Nous ne pouvons pas posséder l’âme
ni la donner
je voudrais seulement la consoler
dans la poussière du chemin
ces gouttes de métal pareilles aux larmes
sur le visage ravagé de la lune
racontent notre vie
nous ne sommes qu’une seule goutte
lourde de murmures
une grosse goutte de lumière
parmi les éclats de la soudure
une seule goutte de silence
dans le murmure incessant de la nuit
Je ne veux pas posséder mon âme
je veux simplement la guérir
pour qu’elle se réveille
encore plus adultère et vivante
nuit lève ton masque de soudeur !
ta matière de lune
me fait bien rire.
(…)
De la pierre au visage
du visage à la parole
de la parole au poème
combien de tourbillons ?
chaque tourbillon
abrite d’autres tourbillons
puits de lumière qui tourne
pierre qui a besoin de chanter
du visage à la parole
de la parole au poème
combien de tourbillons ?
chaque tourbillon
abrite d’autres tourbillons
puits de lumière qui tourne
pierre qui a besoin de chanter
(…)
Mon porte bonheur
est la rumeur immortelle de l’instant
bateau échoué sur la table de travail
vitrail explosé lumière pilée
je lave avec mes larmes
les instruments de ma peur
choses brisées choses cassées
miettes et racines incomparables
murmure en moi la rumeur
de la nuit ouverte
par le tranchant de la lumière
est la rumeur immortelle de l’instant
bateau échoué sur la table de travail
vitrail explosé lumière pilée
je lave avec mes larmes
les instruments de ma peur
choses brisées choses cassées
miettes et racines incomparables
murmure en moi la rumeur
de la nuit ouverte
par le tranchant de la lumière
Luis MizonIn
Le Bateau de terre cuite
Éditions Al Manar