Rien. Ne rien entendre, ne rien écouter.
Rien. Rester seul sur le chemin et avancer.
Silence. Être ce silence d’un fleuve impassible
Qui ne fait que passer. Suivre le sillage de
l’oiseau qui part au matin et regarder d’en haut
le monde des hommes. Redescendre dans les
eaux, murène tapie sous un rocher, indolente
murène, puis, devenir ce vent visiteur incessant
de contrées. Tenir, coûte que coûte, tenir,
encharmé par ces petits riens de nos quotidiens.
Oublier toute cause, détourner toute croyance,
fuir toute idée et ne laisser se dérouler que
les pensées. Ces pensées qui vous viennent et
vous quittent comme un simple bonjour d’un
ami qui s’en va à midi. Poser la virgule et savoir
mettre le point.
(…)
” Survivre
et tenir
et renaître
chaque jour
face au soleil
ensemble
Comment s’annoncer à l’autre, aux autres ?
Simplement, offrir son propre regard,
partage. “
Arnaud Savoye
Le premier extrait est tiré des éditions L’Atelier du Hanneton (2012),
Le second du recueil D’Ici à plus loin
Editions Du petit pois (2011)