Je voudrais toujours des yeux pour voir
la beauté du monde et louer cette beauté
merveilleuse, sans défaut, et louer
celui qui l’a faite belle à louer
et pleine, si pleine de beauté.
Et je ne voudrais jamais être aveugle à la beauté
du monde tant que je vis. Je renoncerais
à d’autres chose, mais je ne me lasserais
de voir cette beauté où je vis
où mes mains se promènent comme des bateaux et pensent
et font ma vie courageusement, et non moins
que cela, patiemment, d’une patience infinie.
Et je ne cesserai de louer. Je ne cesserai ma louange.
Et si je tombe, je me lèverai – même un moment – pour qu’on ne dise pas
il est tombé. Mais il s’est relevé un moment pour louer
de ses derniers yeux
ce qu’il ne cessera jamais de louer.
Nathan Zach – Traduit de l’hébreu par Michel Eckhard et Benyamin Ziffer
In Revue « Poésie1, N° 116, Mars-Avril 1984 »
Le Cherche-Midi éditeur, 1984