HISTOIRES

CONFINEMENT

Envois de poèmes, ateliers virtuels et correspondances.

Des actions réalisées entre le 18 mars et le 11 mai 2020.

« La seule porte de sortie se trouve à l’intérieur. » Jean-Louis Giovannoni, In Pas japonais, éditions Unes 1991

Le 17 mars 2020 aura marqué les mémoires comme une déflagration. Pandémie… Ici, partout, brusquement tout s’arrête. Avec ce mot d’ordre qui régit l’ensemble de l’existence, l’injonction qui s’abat et à laquelle nul ne peut échapper : « Restez chez vous ». Les morts s’égrènent au fil des actualités et les applaudissements dédiés au personnel soignant déchirent quotidiennement le silence dans lequel le monde est plongé. « Ô temps suspend ton vol » … Voilà que les Français renouent avec la poésie sans même s’en apercevoir.

Dans ce dédale, cette dernière a eu plus que jamais des choses à nous dire et nous donner à comprendre qu’il était temps, peut-être, d’écouter cette petite musique de l’intérieur habituellement mise en sourdine. Loin des vérités totalitaires, des discours unilatéraux, du prêt à penser qui rassure et des certitudes, le poème a gardé plus que jamais une fonction libératrice.

Depuis le début du confinement, l’Antre Lieux s’est fait fort d’envoyer par mail un poème par jour en forme de bouteille à la mer. Cette initiative s’est dispersée comme une traînée de poudre, les poèmes ont circulé de boites en boites formant une myriade d’étoiles dans les cieux tourmentés. Ils sont aujourd’hui visibles ici comme un témoignage. Une manière d’accompagner, de résister et de faire perdurer la vie à travers le poème.

En savoir plus sur les dispositifs

En parallèle. Une correspondance entre la Provence et Cotonou a vu le jour. Simple banalité au départ, des nouvelles d’un ami voyageur, toujours en partance tardent à venir. Le téléphone sonne aux abonnés absents… À l’aube des séismes, l’inquiétude a tendance à chercher querelle à la confiance. Les jours s’égrènent impassibles. Puis, quelques jours plus tard une notification. Hounhouénou Joël Lokossou… enfin ! Comédien nomade, poète à ses heures et inventeur de chance comme il aime à l’écrire, avec ses mots en bandoulière déroulés depuis Cotonou où il séjournait alors. A la lecture de sa prose, je me suis dis que la poésie était là, pas forcément où on l’attendait et tant mieux. S’en sont suivies plus d’une vingtaine de lettres fleuves échangées parfois quotidiennement entre le 18 mars et le 10 mai.  

Sans oublier les photos reçues avec un poème à la clé qui ponctuaient certains jours des ateliers réalisés sur la toile… Tout cela afin d’alimenter l’Histoire, nos histoires et ne jamais oublier que la présence forme le sel de la vie.

Anne Vuagnoux

• Cliquez ci-dessous pour lire la correspondance entre Joël Lokoussou (Bénin) et Anne Vuagnoux (Avignon) et accéder à l’envoi de poèmes quotidiens par Anne Vuagnoux.

CORRESPONDANCE

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