Jour 45

Publié Publié dans OUVRONS LA FENÊTRE

Beau comme… Beau comme une haute vague écumante jaillissant dans un globe de cristal. Beau comme un léger souffle dans le tulle de la vie. Beau comme un pleur à la pointe d’un jour radieux sur un visage parfaitement immobile. Beau comme la flamme. Beau comme un immense ciel insondable percé d’une étoile de dernière […]

Jour 44

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Il devrait n’être point de désespoir pour toi Tant que brûle la nuit les étoiles,Tant que le soir répand sa rosée silencieuse,Que le soleil dore le matin. Il devrait n’être point de désespoir, même si les larmesruissellent comme une rivière :Les plus chères de tes années sont-elles pasAutour de ton cœur à jamais ? Ceux-ci […]

Jour 43

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Je fore Je creuse.   Je fore Dans le silence   Ou plutôt Dans du silence,   Celui qu’en moi Je fais.   Et je fore, je creuse Vers plus de silence,   Vers le grand, Le total silence en ma vie   Où le monde, je l’espère Me révèlera quelque chose de lui.   […]

Jour 42

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C’est à vous que je parle, homme des antipodes, je parle d’homme à homme, avec le peu en moi qui demeure de l’homme, avec le peu de voix qui me reste au gosier, mon sang est sur les routes, puisse-t-il, puisse-t-il ne pas crier vengeance ! L’hallali est donné, les bêtes sont traquées, laissez-moi vous […]

Jour 41

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« Si je n’ai une autre voix… » Si je n’ai une autre voix qui me dédoubleCe silence en écho d’autres sons,C’est parle, parler encore, jusqu’à dévoilerLa parole cachée de ce que je pense C’est, brisé, la dire entre des détoursDe flèche qui elle-même s’envenime,Ou mer haute coagulée de naviresOù le bras noyé nous fait signe. C’est […]

Jour 40

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Je range tes lettres comme des papillons ou je ne sais quoi. Comme des pages de lumière vivante qui battent des ailes avant qu’on ne repousse le tiroir. Je les entends remuer la nuit, le jour. Tu sais à quelle vitesse s’éteignent ces brasiers qui nous font croire plus vivants. Cette sorte d’amour. On a […]

Jour 39

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Je t’aime. On n’entend rien Parfois le mot aimer convient, On le sait sans pouvoir se l’expliquer. Il semble que cela emporte où c’est comme plus rien Comme plus rien mais pourtant Le plus solide contentement. Ni désastre ni parousie, on ne saurait pas dire Ni rien ni tout ni l’insignifiance, On n’a que deux […]

Jour 38

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Accepter ne se peutComprendre ne se peutOn ne peut pas vouloir accepter ni comprendre On avance peu à peuComme un colporteur D’une aube à l’autre (…)   Que les oiseaux vous parlent désormais de votre vie.   Un homme en ferait trop d’histoireset vous ne verriez plus à travers ses parolesqu’une chambre de voyageur, une […]

Jour 37

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Quelque chose se passe, et du moment que cela a commencé, rien ne sera plus jamais pareil. Quelque chose se passe. Ou rien ne se passe. Un corps entre en mouvement. ou reste immobile. S’il se meut, quelque chose commence. S’il reste immobile, quelque chose commence aussi. Cela vient de ma voix. Et pourtant ces […]

Jour 36

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Notre regard n’est pas fait pour voir, mais pour qu’à travers nous le monde puisse se voir.   Écrire, c’est se tenir à côté de ce qui se tait   À force de toujours emporter son corps avec soi à tout instant, de le tirer vers le dedans : pourra-t-on demeurer un jour dans ses gestes ? […]

Jour 35

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Un cri nul désert Un déplacement intérieur Accomplissement exigence sans cesse Autant que le présent vient de naître Distance éparpillée ouverte Une faille jamais éloignée Avec la soudaineté pour devenir Syllabe rien que l’incitation La liberté n’est aucune autre Ni la peur comme ne se répète Aucun mot le linge au-devant de l’enfance Le souffle […]

Jour 34

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Un cri nul désert Un déplacement intérieur Accomplissement exigence sans cesse Autant que le présent vient de naître Distance éparpillée ouverte Une faille jamais éloignée Avec la soudaineté pour devenir Syllabe rien que l’incitation La liberté n’est aucune autre Ni la peur comme ne se répète Aucun mot le linge au-devant de l’enfance Le souffle […]

Jour 33

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Jamais je n’ai cherché la gloire Ni voulu dans la mémoire des hommes Laisser mes chansons Mais j’aime les mondes subtils Aériens et délicats Comme des bulles de savon. J’aime les voir s’envoler, Se colorer de soleil et de pourpre, Voler sous le ciel bleu, subitement trembler, Puis éclater. À demander ce que tu sais […]

Jour 32

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Nous ne pouvons pas posséder l’âmeni la donnerje voudrais seulement la consolerdans la poussière du cheminces gouttes de métal pareilles aux larmessur le visage ravagé de la luneracontent notre vienous ne sommes qu’une seule gouttelourde de murmuresune grosse goutte de lumièreparmi les éclats de la soudureune seule goutte de silencedans le murmure incessant de la […]

Jour 31

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J’entraîne mes pas. Dans une demeure que je n’attendais pas, si frêle où ma voix comme une torche s’éteint. Ne s’entend plus que sur un bûcher. Mais la voix revient, chargée de foin : Où sommes-nous ? Quelle heure est-il ? Il n’est que maintenant. Et c’est le livre. Et je n’ai rien trouvé d’autre. Mais je sème. […]

Jour 30

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Rien. Ne rien entendre, ne rien écouter. Rien. Rester seul sur le chemin et avancer. Silence. Être ce silence d’un fleuve impassibleQui ne fait que passer. Suivre le sillage del’oiseau qui part au matin et regarder d’en hautle monde des hommes. Redescendre dans leseaux, murène tapie sous un rocher, indolentemurène, puis, devenir ce vent visiteur […]

Jour 29

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un jour il s’est agi de prendre la parole
 c’était il y a des années
 pourtant les mots échappent
 et la langue – ma langue maternelle – est étrangère en sa maison un conte magnifique fut bouée et phare sur la mer
 rêverie au centre de l’énigme souffle pour traverser le gué 
il racontait l’amour […]

Jour 28

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Del’inconnu partout,dans tous les noms que l’on se donne, ouque l’on prêteaux choses qui nous regardent. Onfait naufrage dans la beauté du verbe, àlire le reflet du senscomme une carte du monde. (…) S’il convient maintenant d’ouvrir les yeux, ce sera comme on remonte du fond d’un lac, brasses lentes de la pensée, vers la […]

Jour 27

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Nous nous accoutumons à l’obscuritéQuand on éloigne la lumière ;Si la voisine tient la lampePour nous dire au revoir, Pendant un moment nos pas sont incertainsÀ cause de la nouveauté de la nuit,Puis nous adaptons notre vue à l’obscuritéEt marchons droit au-devant de la route ! Il en est de même des ténèbres plus sombres,Ces […]

Jour 26

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tragique est la viepour moi que rienne délivredu tourment d’exister parle-moi parle-moi arrachede ma gorgeces motsqui m’étouffent extirpecette fatiguequi stagnedans les profondeursde mon sang comme tant d’autresje dérive au sein d’une humanitéen détresse *** aide-moià traverserce gâchis fais éclaterce qui me mure donne des motsà ce qui en moise débatdans la nuit *** Quand j’ai […]